CITROEN GERI - LA CITROEN INCONNUE

La Citroën Geri est potentiellement le véhicule le plus confidentiel, également un des rares véhicules à plateau (pick-up), produit par Citroën.

Durant les années 70, Citroën, Iskra et Tomos (deux sociétés détenues par le gouvernement Yougoslave) ont créé une co-entreprise appelée Cimos (= Citroën + Tomos).
Cimos était détenue à 50% par Citroën et 50% par le gouvernement yougoslave.

Cette co-entreprise a permis à Citroën de produire et de vendre officiellement des voitures en Yougoslavie.
Cet accord peut facilement être comparé à l'ancienne réglementation chinoise par laquelle tout constructeur automobile étranger devait créer une co-entreprise avec un fabricant local pour produire des véhicules en Chine. Cette réglementation a été levée récemment. Tesla en a profité pour construire seul son usine en Chine.

Cimos Citroën y produisit : 2 CV, CX, DS, Ami 6, Ami 8, Dyane et GS. Deux voitures, sur base de Dyane, ont été produites localement, mais elles n'ont jamais été exportées: la Dak (une Acadiane courte) et la Geri (un véhicule plateau / pick-up). La Dak a reçu un certain nombre d'amateurs parmi les Yougoslaves avec 2.200 unités produites. Cependant seulement 900 unités ont été produites pour la Geri de 1981 jusqu'en 1985.

Aujourd'hui, seuls 16 Geris sont encore sur la route. L'une des plus conservées au monde se trouve à Paris, France. Elle a été exposée au Conservatoire Citroën à Aulnay.

La relation entre Citroën et le gouvernement Yougoslave :

Cimos Citroën, situé à Koper, fabriquait et exportait des composants pour les voitures, les assemblages de voitures et les sous-ensembles. Citroën France concevait et fournissait des kit pour assembler des autos sur place.

Cimos Citroën était également en charge de la distribution des véhicules Citroën en Yougoslavie .

La plupart du temps, le gouvernement Yougoslave payait Citroën avec des céréales et des matières premières. Une équipe chez Citroën à Paris était responsable de la revente de ces produits afin de payer les véhicules exportés, les redevances et les pièces expédiées en Yougoslavie.

Aujourd'hui encore, il reste une rumeur dans les anciens pays de l'ex-Yougoslavie expliquant que CIMOS Citroën aurait proposé à Citroën France de vendre la Dak et la Geri en dehors de la Yougoslavie. Citroën France aurait refusé pour favoriser l'Acadiane. Il existe aucune preuve de ce refus. Néanmoins les problèmes rencontrés avec la Citroën Axel, produite en Roumanie, et le lancement du Citroën C15 auraient effectivement pu freiner l'exportation de la Citroën Dak et de la Citroën Geri. Le sous-dimensionnement de l'usine de Koper aurait pu également être une explication.

La fin des productions de voitures classiques en Yougoslavie :

Une petite quantité de Dak et Geri ont été produites. La taille du marché est liée à la réglementation du gouvernement yougoslave qui a privilégié une plus forte productions près de Belgrade, la capitale de la Yougoslavie. Cimos Citroën était dans la région slovène de la Yougoslavie, loin de Belgrade. A cette époque, les Slovènes étaient déjà considérés comme riches rebels de la «Grande Yougoslavie " .

En outre, entre 1984 et 1986, toutes les voitures conçues au cours des années 60 ou 70 ont vu leur production s'arrêter :
Zastava avec a 750 , 850 ou Fico (Base Fiat 600).
Volkswagen avec la Golf 1 et Jetta 1 .
Citroën avec la Dak et Geri puis un an plus tard la GSA .

Cependant Cimos Citroën a continué à livrer une grande quantité de pièces jusqu'au début des années 90 lorsque la dernière Citroën 2CV a quitté l'usine au Portugal et le début de la guerre de Yougoslavie.

Citroën a vendu ses parts dans Cimos en 1996 .

La Yougoslavie (Jugoslavija dans les langues slaves, en cyrillique Југославија, signifiant pays des Slaves du Sud en serbo-croate) est un ancien État d'Europe du Sud-Est, qui a existé sous différentes formes entre 1918 et 2003. Il regroupait les actuels pays de Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie, Macédoine, ainsi que le Kosovo, région autonome de la Serbie dont l'indépendance auto-proclamée le 17 février 2008 n'est reconnue que partiellement par la communauté internationale.

La Yougoslavie a correspondu à trois réalités politiques différentes au cours du XXe siècle :

La « première Yougoslavie » était une monarchie fondée le 1er décembre 1918. Son premier souverain était Pierre Ier de Serbie. Elle a été d'abord baptisée : Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, avant d'être renommé Royaume de Yougoslavie, le 6 janvier 1929. Cet État subsista jusqu'à l'invasion par les troupes de l'Axe le 6 avril 1941. La capitulation eut lieu 11 jours après, le 17 avril 1941 ;
La « seconde Yougoslavie » était une république fédérale à parti unique communiste, et fondée le 29 novembre 1945. Après l'abolition officielle de la monarchie, elle prit le nom de République fédérative populaire de Yougoslavie peu avant l'adoption d'une nouvelle constitution le 31 janvier 1946, et enfin prit le nom définitif de République fédérative socialiste de Yougoslavie le 7 avril 1963. Celle-ci survécut jusqu'au 15 janvier 1992, lorsque quatre de ses républiques fédérées firent sécession : la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine ;
La « troisième Yougoslavie » était un État fédéral formé en 1992 sur le territoire de la Serbie (incluant les territoires de Voïvodine et du Kosovo) et du Monténégro. L'histoire de la République fédérale de Yougoslavie est marquée par une série de guerres civiles qui opposent le pouvoir central et les différentes entités ex-yougoslaves ayant proclamé leur indépendance. Le 4 février 2003, le nom « Yougoslavie » est abandonné et le pays est rebaptisé Communauté d'États Serbie-et-Monténégro. Il cesse d'exister à son tour le 3 juin 2006, à la suite de l'indépendance du Monténégro.

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